Murat de A à Z : Influences
Cohen Leonard

"J'aurais aimé être lui, sa voix de père me rassurait." disait JLM aux Inrockuptibles en 1991 à la sortie de "I'm your fan", compilation hommage où il adaptait le "Avalanche" du poète canadien.

Dylan Bob

"Toutes les chansons de Dylan sont bonnes pour moi" a dit JLM dans une interview. Avec Cohen et Young, une des influences majeures.

Ferré Léo

Si les influences musicales de JLM sont avant tout anglo-saxonnes et qu'il ne manque jamais une occasion de pointer la pauvreté de la scène française, on trouve quand même quelques incontournables références francophones dans son oeuvre.
Et Ferré est sans aucun doute la première de ces références. Car Ferré est celui que JLM a la plus interprété, sur disque (En amour) ou sur scène (Nuits d'absence, Richard) pour le plus grand bonheur de ses fans.
A la demande de Mathieu Ferré, JLM reprend en 2007 les adaptations réalisées par Léo de 12 poèmes extraits des Fleurs du mal de Baudelaire pour un album "Charles & Léo", enregistré avec Denis Clavaizolle, accompagné d'un DVD piano-voix où l'on retrouve également une reprise du "Petite" de Ferré.

http://www.leo-ferre.com

Gimme shelter

Interrogé par France Inter en août 2004 sur la chanson qu'il aurait aimé écrire, JLM répond :

"Il y a une chanson pour moi qui est le sommet du rock'n'roll, c'est du Nietzsche, c'est l'Enfer de Dante, ça rejoint les plus hautes créations de la civilisation occidentale. Et donc… tout ça pour parler de…. "Gimme shelter". Ca fait vingt ans que je réponds toujours ça. Il y aurait Shakespeare, Dante, Rembrandt, Lascaux et Jackson Pollock. Cette musique rock de la fin du XXe siècle à atteint quelque chose qui s'apparente au chef d'œuvre, c'est absolument incontrôlé, on sent bien que les gars ne maîtrisent pas ça, c'est bourré d'imperfections mais ils sont habités par une sorte de force surnaturelle qui à chaque fois me transporte. Il y a un côté tellurique, c'est du magma, les origines de la terre. Je suis toujours autant bouleversé par cette chanson. Elle me paraît être le chef d'œuvre de la musique populaire de la deuxième moitié du Xxe siècle."

John Lee Hooker

JLM raconte souvent comment il a eu la chance, adolescent, de passer une journée avec John Lee Hooker, grâce au professeur qui a initié sa culture musicale.
Disparu en 2001, JLH est peut-être LA référence du blues américain, et pas seulement pour JLM.

Oulouhodjian (Monsieur)

Au collège de La Bourboule, en classe de 4e, Murat fait une rencontre qui s'avérera déterminante. Monsieur Oulouhodjian, son professeur d'anglais, se prend d'affection pour le jeune Jean-Louis, qu'il aide le soir à faire ses devoirs. "C'était une sorte d'anarchiste homosexuel – mais il n'y a jamais eu la moindre équivoque entre nous ! – l'Education Nationale de l'époque l'acceptait difficilement et il était souvent muté" se souvient Jean-Louis, qui gardera son professeur jusqu'en 3e.

Orphelin d'origine arménienne, recueilli pendant la guerre par l'armée américaine, M. Oulouhodjian a vécu une vingtaine d'années aux Etats-Unis. Il y a rencontré de nombreux bluesmen, côtoyé Louis Armstrong et Duke Ellington, des amitiés sont nées. Pour le jeune Murat, les cours du soir ne s'arrêteront pas à l'anglais : "Chaque soir c'était comme une cérémonie, je sortais mes cahiers de classe et en fond sonore, je découvrais les classiques du label Motown. Réviser les subtilités du prétérite en écoutant Marvin Gaye ou les Supremes, ça change tout !".

Le professeur emmène Jean-Louis aux concerts de blues et de jazz de la MJC de Clermont-Ferrand. Resté en relation avec ses amis bluesmen américains, M. Oulouhodjian les accueille à Clermont, passe la journée avec eux, des répétitions jusqu'au dîner qui suit le spectacle. A 15 ans, Jean-Louis rencontre ébahi des bluesmen mythiques : T-Bone Walker, Memphis Slim et surtout John Lee Hooker.. Murat se souvient avec émotion de sa rencontre avec l'icône du blues : "J'étais fasciné.. j'ai eu l'honneur de porter sa guitare sur la scène.. je suis resté jusqu'à 2 heures du matin à regarder entre deux amplis son jeu de guitare"

En conseillant Jean-Louis dans ses lectures, M. Oulouhodjian lui fera aimer la littérature. Pour l'adolescent, c'est la découverte d'Oscar Wilde, de Dos Passos, Pouchkine, Nabokov…

Murat gardera une reconnaissance indéfectible à son professeur : "Si j'en suis là aujourd'hui, c'est grâce à M. Oulouhodjian. C'est une personne qui a beaucoup compté, il a toujours eu confiance en moi. Je suis le produit de cette rencontre avec ce type là. J'ai essayé de le retrouver par tous les moyens, y compris le ministère de l'Education, mais malheureusement je n'y suis jamais parvenu".




Sources : Chorus (automne 2002) – Guitarist magazine (novembre 2006)

Richards Keith

Est-il besoin de présenter le légendaire guitariste des non moins légendaires Rolling Stones ? "La preuve de l'existence de Dieu" pour JLM.

En 2006, Murat confiait à Guitarist Magazine "Neil Young a beaucoup compté, John Lee Hooker était un grand maître, mais je reste un inconditionnel de Keith Richards. Tiens, le guitariste n'est pas un grand technicien mais il a le son et joue toujours à bloc. Il y a une dizaines d'années, Keith Richards déclarait : "musicalement, j'écoute l'essentiel : Bach et John Lee Hooker". Moi je dirais que j'écoute l'essentiel de l'essentiel : John Lee Hooker et Keith Richards.""

Tindersticks

"Plus de liaisons" signe la première incursion de Murat dans l'univers crépusculaire des Tindersticks.

En novembre 1998, JLM diffuse sur son site officiel une superbe reprise de ce titre extrait de l'album de raretés "Donkeys 92-97", qui figurait dans sa version originale, "No more affairs", sur le 2e album du groupe britannique.

En 2003, Dickon Hinchliffe, violoniste des Tindersticks, signe les somptueux arrangements de cordes de "Lilith" (Se mettre aux anges, De la coupe aux lèvres, Le mou du chat), enregistrés par la section de cordes présente sur l'album que publie le groupe, "Waiting for the moon", la même année. David Boulter, claviériste des Tindersticks, apparaît à l'orgue sur "Le mou du chat".

Deux ans plus tard pour "Moscou", Murat fait à nouveau appel à Dickon Hinchliffe et sa section de cordes, "The wrecking crew", pour les claviers et les arrangements de La fille du capitaine, Et le désert avance et Colin-Maillard.

http://www.tinder.info/

Young Neil

De ses influences, celle de Neil Young est sans doute celle qui se retrouve le plus directement dans la musique de JLM, notamment depuis le Moujik et sa femme. Il faut dire qu'il n'est pas le seul, tant le loner est une référence pour l'ensemble des groupes indés américains.

A la sortie de Mustango, JLM interviewé par les Inrocks citait Neil Young comme son modèle principal : "Je pense que ça s'entend sur des morceaux aussi différents que Mustang ou Nu dans la crevasse. A Tucson, j'ai appris qu'il venait de passer dans un studio de la ville et j'ai foncé illico enregistrer là-bas. La chanson Mustang, je l'ai enregistrée sur le piano et le micro qu'il avait utilisés quelques jours plus tôt. J'avais la trouille à chaque fois qu'on travaillait dessus. Je gardais un œil sur la porte tellement j'avais les jetons qu'il entre et qu'il vienne me tirer les oreilles : "Dis-moi, toi, pour qui tu te prends pour venir jouer sur mon matos ? " (rires)..."