Studio Davout, jeudi 3 septembre. "Le cours ordinaire" est un grand album de JLM
Jeudi, fin d'après-midi. "20 bloggeurs influents" (sommes-nous influents ?) sont réunis dans la control room du studio B des studios Davout. De l'autre côté du double vitrage, comme encagé, un spécimen rare. Le meilleur de nos auteurs chanteurs compositeurs français est nerveux. Un grincement de porte provoqué par un un malheureux retardataire l'empêche de se concentrer. Promo oblige, il a promis à sa maison de disque d'interpréter en solo l'intégralité du « Cours Ordinaire des choses ». Ce sera une première pour lui comme pour son public du soir qui découvrira en live les chansons du nouvel album. Assis dans la cabine de prise de voix, il est éclairé par seulement deux petits lampadaires désaxés. A-t-il les yeux fermés ? Observe-t-il ce qui se passe de l'autre côté de la vitre ? En tout cas il semble serrer sa télécaster noire et blanche contre lui.
Le set commence par le premier morceau de l'album, « Comme un incendie ». Cette chanson, dans une version acoustique, clôturait la série de concerts de l'automne dernier. Elle a gagné en épaisseur et en intensité. Le ton est donné, le monde est noir de chez noir et pour transcender la médiocrité qui règne chez ses contemporains, Mr M ne voit le salut que dans l'amour des femmes ("16H00, qu'est ce que tu fais ?", "La tige d'or") et/ou l'élévation spirituelle ("Lady of Orcival", "Sainte Taïga"). Les chansons se succèdent dans un ordre différent de la tracklist de l'album : l'histoire de "Ginette Ramade" semble bien mystérieuse, un "Cowboy à l'âme fresh" prometteur est expédié en 30 secondes chrono. Les morceaux sont tous traités façon blues-rock fluide et accrocheur. Ils sonneront sans doute différemment sur le disque.
Le tempo ralentit sur la "Mésange bleue". La voix de Jean-Louis est parfaitement mixée par l'ingé son. Les mots sont magnifiques. Ils sont familiers aussi. On reconnaît le "vague à l'âme" et le "poisson-chat" de "Si je devais manquer". Et plus tard également l' "orange" de "L'Ange déchu". Les applaudissements sont discrets pour ne pas troubler l'atmosphère quasi-religieuse. Chaque spectateur a le sentiment de vivre une expérience unique. Ecouter ces chansons, vierges de toute diffusion ou interprétation live, c'est un peu comme fouler une neige fraîche.
Ce qui frappe également, c'est que la plupart de ces nouvelles mélodies s'impriment facilement dans les cerveaux. C'est le signe qu'elles sont bonnes, très bonnes. En particulier celles de "Falling in Love again" et de "Lady of Orcival" qui rappellent des airs de Leonard Cohen, de Neil Young mais ausi de Jeff Buckley. En fin de set, "M Maudit" plus rapide et plus énervée que les précédentes, se conclut sur un juron, sans doute absent du texte original... JLM improvise "Philomène" en expérimentant avec sa guitare électrique avant d'adresser à "Sainte-Taïga" la dernière prière de la soirée.
Après le "concert", à l'invitation de Marie, fidèle manageuse, le chanteur et son public se retrouvent côté bar pour une rencontre informelle. Un bloggeur un peu plus hardi que les autres lance les premières questions à l'artiste qui est maintenant détendu et souriant. Au cours de la discussion à bâtons rompus, il parle de l'enregistrement à " Ocean Way" dans le Tennessee (un studio qui "sent la mort" car il paraît que son fondateur, un pasteur un peu spécial, y avait congelé sa défunte épouse dans les sous-sols !). On apprend que les musiciens de Nashville sont des gars moins prétentieux que leurs confrères de New York et qu'ils savent se mettre au service des chansons. Murat livre des scoops: un nouveau projet est en cours d'enregistrement, une tournée est dans l'air pour l'été prochain si le disque atteint ses objectifs. Il évoque des souvenirs : l'enregistrement de "Cheyenne" dans ce même studio Davout. Il se souvient aussi avoir assisté aux premiers concerts français de Neil Young à l'époque où le canadien chantait "Cortez The Killer" devant un ventilateur géant.
Fin d'un rendez-vous et d'une expérience unique, donc. Le retour au cours ordinaire des choses va être dur pour les 20 bloggeurs. Une chose est certaine, ils conserveront en tête les mots et les mélodies de chansons qui sont tout sauf ordinaires. Ce sentiment sera certainement conforté par l'écoute du disque. Le Murat 2009 sera un grand cru.
Le Lien Défait
Le set commence par le premier morceau de l'album, « Comme un incendie ». Cette chanson, dans une version acoustique, clôturait la série de concerts de l'automne dernier. Elle a gagné en épaisseur et en intensité. Le ton est donné, le monde est noir de chez noir et pour transcender la médiocrité qui règne chez ses contemporains, Mr M ne voit le salut que dans l'amour des femmes ("16H00, qu'est ce que tu fais ?", "La tige d'or") et/ou l'élévation spirituelle ("Lady of Orcival", "Sainte Taïga"). Les chansons se succèdent dans un ordre différent de la tracklist de l'album : l'histoire de "Ginette Ramade" semble bien mystérieuse, un "Cowboy à l'âme fresh" prometteur est expédié en 30 secondes chrono. Les morceaux sont tous traités façon blues-rock fluide et accrocheur. Ils sonneront sans doute différemment sur le disque.
Le tempo ralentit sur la "Mésange bleue". La voix de Jean-Louis est parfaitement mixée par l'ingé son. Les mots sont magnifiques. Ils sont familiers aussi. On reconnaît le "vague à l'âme" et le "poisson-chat" de "Si je devais manquer". Et plus tard également l' "orange" de "L'Ange déchu". Les applaudissements sont discrets pour ne pas troubler l'atmosphère quasi-religieuse. Chaque spectateur a le sentiment de vivre une expérience unique. Ecouter ces chansons, vierges de toute diffusion ou interprétation live, c'est un peu comme fouler une neige fraîche.
Ce qui frappe également, c'est que la plupart de ces nouvelles mélodies s'impriment facilement dans les cerveaux. C'est le signe qu'elles sont bonnes, très bonnes. En particulier celles de "Falling in Love again" et de "Lady of Orcival" qui rappellent des airs de Leonard Cohen, de Neil Young mais ausi de Jeff Buckley. En fin de set, "M Maudit" plus rapide et plus énervée que les précédentes, se conclut sur un juron, sans doute absent du texte original... JLM improvise "Philomène" en expérimentant avec sa guitare électrique avant d'adresser à "Sainte-Taïga" la dernière prière de la soirée.
Après le "concert", à l'invitation de Marie, fidèle manageuse, le chanteur et son public se retrouvent côté bar pour une rencontre informelle. Un bloggeur un peu plus hardi que les autres lance les premières questions à l'artiste qui est maintenant détendu et souriant. Au cours de la discussion à bâtons rompus, il parle de l'enregistrement à " Ocean Way" dans le Tennessee (un studio qui "sent la mort" car il paraît que son fondateur, un pasteur un peu spécial, y avait congelé sa défunte épouse dans les sous-sols !). On apprend que les musiciens de Nashville sont des gars moins prétentieux que leurs confrères de New York et qu'ils savent se mettre au service des chansons. Murat livre des scoops: un nouveau projet est en cours d'enregistrement, une tournée est dans l'air pour l'été prochain si le disque atteint ses objectifs. Il évoque des souvenirs : l'enregistrement de "Cheyenne" dans ce même studio Davout. Il se souvient aussi avoir assisté aux premiers concerts français de Neil Young à l'époque où le canadien chantait "Cortez The Killer" devant un ventilateur géant.
Fin d'un rendez-vous et d'une expérience unique, donc. Le retour au cours ordinaire des choses va être dur pour les 20 bloggeurs. Une chose est certaine, ils conserveront en tête les mots et les mélodies de chansons qui sont tout sauf ordinaires. Ce sentiment sera certainement conforté par l'écoute du disque. Le Murat 2009 sera un grand cru.
Le Lien Défait