Date :
9 avril 2010
Ville :
Paris (75)
Salle :
Le Bataclan
Les avis sur ce concert
Même si il n'y a pas d'âge pour découvrir Murat, je me disais que j'avais eu beaucoup de chance de suivre le long chemin de l'artiste et d'arriver jusqu'à cette soirée au Bataclan.
Un sacré chemin musical et poétique.
Une magnifique soirée. Un JL Murat inspiré et généreux, très généreux...
Un public que j'ai trouvé presque «mystique» (d'en haut) autant dans son respect de l'artiste que dans ces ovations (d'en bas ...car je n'ai pu résister en cours de concert à l'attraction du devant de scène).
On sentait presque de façon palpable la fragilité entre l'émotion suspendue et l'inspiration tendue, concentrée, de JL. Murat.
Je ne reviendrais pas sur tous les titres de cette soirée, car chacun d'entre-eux m'ont fait vaciller entre la surprise, la nostalgie, l'extase poétique, et surtout le regret que ce concert ne se poursuive pas jusqu'au matin. J'aurais aimé que se succèdent, tous les titres usés sur ma platine depuis ces années mais je suis conscient que ce qui fait toute la valeur que j'accorde à JLM réside dans la rareté de l'instant magique d'une l'intensité émotionnelle rare. Et cela n'a pas de prix.
Takezo
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Sur son blog à forte teneur érotique, Mystérieuse a aimé :
Vendredi soir dernier j’assistais au concert de Jean Louis Murat au Bataclan….
Jean Louis Murat est un de mes artistes préférés, malgré ses coups de gueule sur des plateaux télés…
En première partie, Rouge Madame, un groupe peu connu, si ce n’est sur internet , via Facebook ou My space. Une opportunité pour eux, eux, juste deux …Elle d’origine estonienne , lui multi instrumentaliste…invités à se produire sur scène par l’artiste auvergnat…
Une courte pause…Apparait un Jean- Louis Murat concentré, très concentré …et peu loquace, enfin le brun ténébreux à qui je voue tant de passion…
Il ne s’autorise que des mercis timides à la fin de certaines de ses morceaux et une improvisation en final, nous remerciant en chanson de lui donner l’envie de continuer à chanter…
Jean louis Murat, « Chanter c’est sa façon d’aimer »
Il nous l’a démontré avec brio…Est-ce le fait qu’il ait enregistré son dernier album à Nashville, il nous a fait rêver, nous les fans, avec le son de son dernier album, guitare électrique, country blues rock, et sa plume plus que jamais sensuelle et poétique.
Que dire des claviers qui ont transformé certains instants en magie ….
Il a enchainé pendant deux heures sans aucun temps mort, avec un rappel qui dura, dura…pour le plaisir de chacun.
Il fit une interprétation magistrale de « Se mettre aux anges », ce morceau si Muratien, aux langueurs harmonieuses entièrement réarrangé version fougueuse m’a bluffée…
Oui je suis fan depuis toujours…mais …JLM chante admirablement bien, ses morceaux des plus langoureux aux plus tempétueux nous ont enchantés…
Son groupe tient une forme olympique et lui en pleine possession de ses meilleurs moyens…
Belle maturité d’un artiste accompli
Merci Jean -Louis, j’ai adoré ! Un seul regret, ton sourire que tu ne nous prêtes jamais !
Mystérieuse
(http://mysterieuse.blogs.com/mysterieuse/2010/04/jean-louis-murat-chanter-cest-sa-fa%C3%A7on-daimer.html)
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Un autre cr sur ce blog : http://robertbranche.blogspot.com/2010/04/enferme-en-lui-meme-jean-louis-murat.html
"Enfermé en lui-même, Jean-Louis Murat peut s'ouvrir aux autres"
Un soir au Bataclan…
Les yeux fermés, il chante. Comme s'il avait besoin de s'enfermer dans le seul monde de sa musique. Quand il jette un regard, c'est vers ses musiciens, comme nous excluant de sa création.
Pourtant la foule est là debout, se mettant en mouvement sous les flots du rock qui se déverse de la scène. Le son est âpre, rêche, carré. Inattendu venant de Jean-Louis Murat. Il a quitté le son habituel de son folk soft, de ses ballades. Il a des accents plus violents, plus brutaux. Souvent le son de sa guitare se fige dans une note qui se prolonge et se tord – un son comme celui de Neil Young –, à l'image de son visage fermé dans une douleur intérieure.
Les deux se font face ainsi, Murat emprisonné dans sa musique, le public progressivement fasciné par ce show. Bizarrement, la frontière des yeux fermés est de moins en moins une barrière. Une fusion progressive s'opère entre ceux qui écoutent et celui qui crée. Nous oscillons au rythme de sa guitare et de sa voix, il entre de plus en plus profondément dans ses mots et ses notes. Comme la peau d'une cellule qui sert à la limiter, mais aussi par laquelle elle respire et échange, le rideau de ses yeux clos le protège, mais aussi par lui il se fond en nous.
La magie s'installe, et le temps n'a plus pour rythme que celui de sa musique : Murat l'a dressé, et il accélère ou ralentit selon son bon plaisir. A la fin, toujours apparemment coupé de nous par l'absence de regard, la communication est parfaite.
Comme quoi, on peut se comprendre sans parler, on peut se fondre sans se voir, échanger sans se regarder. Pour s'ouvrir, Murat a d'abord besoin de se fermer.
Ce concert était, il y a quelques jours au Bataclan à Paris.
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Sur Amazon.fr, un cr de DeLano :
Sinon, vu la bête hier soir, et c'était un très beau concert. Très serré, très concentré. Débuté par Ginette Ramade, très beau, puis à foiré un peu la Mésange Bleue, oubliant les paroles à plusieurs reprise. Peut-être est-ce pour ça qu'il a du se reconcentrer et qu'il n'a pratiquement pas dit un mot durant tous le concert (moi qui l'a vu déconneur, capable de parler pendant 10 minutes et faire marrer le public). Mais musicalement c'était au poil, on voit qu'il est très à l'aise avec sa section rythmique Raynault/Jimenez. Et puis il y avait Clavaizolle ! Et là , je ne dirais jamais assez à quel point il ajoute beaucoup au son de Murat. Il a une bonne allure de joueur de clavier, c'est à dire bien en chair, avec ses petites lunettes et une queue de cheval, un vrai petit bouddha !! Bon, j'exagère, mais il m'éclatait le Denis hier soir, fallait le voir bouger sur les morceaux bien rythmés ! Bref...
Beaucoup de morceau du dernier album, et bizarrement, le seul qui ne passe pas trop sur scène est "Falling in Love Again", sans la guitare slide et les choeurs féminins, il manque quelque chose. Alors que 16 h et M Maudit, aussi anecdotiques soient-elle sur disque, Murat les explose sur scène et donc ça fonctionne très bien. Il faut dire que c'est un musicien quand même assez incroyable, et avec ses cheveux longs (négligés ?) et grisonnants, sur sa chemise à carreau, il m'évoquait fortement Neil Young. Il sort des sons de sa guitare, c'est assez stupéfiant. Il suffit que Clavaizolle balance des couches de sons par dessus et on se croirait presque devant Neil Young à son plus expérimental.
Pas de passage avec Murat seul, comme à l'accoutumé, il ne quittera pas son groupe. Taïga, aussi beau que sur disque (avec Clavaizolle prenant la place des cordes). A quoi reconnait-on les meilleurs chansons ? Quand on croit reconnaitre un vieux classique des années 90. Et ça m'est arrivé les deux fois où il a sorti des chansons de Tristan, "Mousse Noire" et "Les Voyageurs Perdus". C'est dire si j'aime cet album. Il a aussi ressorti du chapeau "Le train bleu", au plus grand bonheur des vieux fans. Quand même un moment WTF ? assez drôle, il dit "Un slow", et sur ce, éclaraige sur énorme boule à facette, Murat pose sa guitare et saisis le micro, je me dis il va nous faire La Chanson de Dolores, et puis là , stupeur (de ma part en tout cas), "Oiseau de Paradis", qui était sur l'EP Polly Jean !! Je pense que le public s'est demandé à quel degré fallait prendre ça ! Puis le concert à repris son court normal. Deux inédits, je crois bien en tout cas, avec une chanson énorme à propos d'une "Pauline à cheval"... Celui-là j'espère qu'il va pas le laisser dans les cartons... D'ailleurs il devrait ressortir un live, ça ferait quand même plaisir d'avoir un témoignage de ce qu'il fait sur scène, c'est si différent d'il y a 10 ans.
Bon, quelques claques dans la gueule au passage, un "Taormina" hallucinant, que j'ai bien mis 3 minutes à reconnaître, très violent. "Se mettre aux anges" m'a filé des frissons, et je veux dire au sens propre. "Comme un incendie", très surprenant, qui démarre déjà dans le rouge, sur un rythme beaucoup plus répétitif que sur l'album, très sec, mais sans le délayer sur la longueur comme il le faisait sur le Jaguar, très dur, Murat hurle la phrase leitmotiv. Parfois le groupe s'arrête presque puis tout explose à nouveau. Non, faut qu'il sorte un Live !!!
Il a aussi chanté "L'examen de minuit", une des plus belle adaptation de Baudelaire, pour le coup bien delayée, pour finir son set. Puis deux rappels, ce qui n'est jamais évident avec la bête ! L'ambiance s'est échauffée petit à petit et pour finir le public, nombreux, était vraiment très chaleureux, ce qui a visiblement surpris et touché Murat qui, si il se contentera d'adresser des "merci" timides dans le micro, finira pas changer les paroles de M Maudit, dernière chanson de la soirée, en "Merci d'être venu, ça me touche vraiment beaucoup, ça me donne envie de continuer, de continuer à chanter", ce qui venant du bonhomme est un vrai signe qu'il était sincèrement touché. Clavaizolle paraissait ravi également du triomphe romain accordé par le public. Donc au final, un concert qui a gagné petit à petit en puissance et en chaleur, un public nombreux et chaleureux, un Murat très concentré, pas déconneur pour un sou (sauf pour le slow !) pour au final un moment assez précieux. J'étais ravi, car j'avais eu aussi de mauvaises expérience avec le bonhomme, mais là il semblait heureux de sa soirée. Il a joué près de 1h 45, ce qui est un signe.
Bref, comme tu dis, c'est lui le meilleur ! Et a 58 ans, il n'a jamais semblé aussi en forme.
DeLano
(http://www.amazon.fr/review/R2AWKPSWIP4JTU)
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9 avril. Jour de grève de la SNCF. Le soleil brûle les visages. Murat à Paris, pèlerinage, les fans se retrouvent sur la terrasse du Bataclan Café dès 16 heures. Outre les Parisiens, ils affluent de Belgique, de Suisse, de Province, tant bien que mal; d’autres resteront sur le carreau.
Mon TGV est en retard, les portes du Bataclan s’ouvrent à 19 heures pétantes, le concert débute avec 10 minutes d’avance. Première partie : Rouge Madame -dont j’ai dit tout le bien lors d’un précédent article- déroule avec grâce ses boucles et sa poésie pop, dont le magnifique Before You Die.
Quelques trente minutes plus tard, les musiciens s’installent, Murat entre en scène, tous hyper concentrés. Murat arbore une chemise élimée de bûcheron canadien, et d’emblée, on se dit que ça va cogner dur, façon Neil Young, grunge. Mais pas que.
Forcément, la section rythmique est taillée à dessein dans ce bois, élégant et racé Fred Jiménez à la basse, Stéphane Raynaud à la batterie, solide, puissant.
Et les retrouvailles sur scène avec le compagnon de longue date Denis Clavaizolle et ses claviers planants, jamais superficiels.
Enfin, Murat et sa guitare saturée.
Il y aura du son, du gros son. Et une très belle lumière.
Les musiciens seront impeccables, d’une redoutable efficacité, présentés avec raison et justesse lors de l’annonce de la tournée comme la dream team muratienne.
Il fallait sans doute au moins ça pour faire oublier le projet avorté, faute de ventes suffisantes, d’une tournée avec les musiciens de Nashville présents sur l’album Le Cours Ordinaire Des Choses.
Le concert démarre avec Ginette Ramade, un titre faussement en retrait sur le dernier album, décuplé sur scène, du bois dont je me chauffe.
Les morceaux sont enchaînés rapidement sans arrêt entre deux gares, avec fougue, tempête, calme, toujours habités, hantés : La Mésange Bleue, Taïga, Pauline à Cheval (superbe inédit, BOF du film Pauline et François de Renaud Fely).
Murat a le visage fermé, dur, les trais tirés. Il me donne l’impression d’une énergie désespérée, il ne pipe mot, le trac confiera-t-il à la sortie du concert; une première séquence se termine sur un 16 Heures, ébouriffant punk-rock.
Le public va chercher Murat, l’encourage à parler. Les chansons ne sont jamais muettes : Falling in Love, Chanter est ma façon d’errer répondent en temps forts, les wagons de l’amour. Autre sommet Yes Sir, inédit désormais bien enraciné en live.
Et puis un instant rare, de grande intensité et simple. Sans guitare, autant dire nu, Murat déloge une face B dont il a le secret Oiseau De Paradis. Il l’annonce avec humour teinté d’ironie comme un slow, et là il se transfigure en un grand chanteur de charme, je suis une midinette m’a-t-on dit !
De ces instants où l’on se sent comme dans un bal perdu. Un standard revisité Le Train Bleu, et, en clôture, Se Mettre Aux Anges de l’album Lilith avec des arrangements qui font même oublier les cordes magnifiques de la version studio.
Premier rappel : l’hymne intime, la chanson pamphlet qui colle à la peau de son auteur Comme un incendie, suivie des Voyageurs Perdus (j’arrête là la métaphore du cheminot). Puis s’en suit l’introspection au sommet, l’examen de conscience en apothéose, L’Examen De Minuit de Baudelaire.
Second rappel M maudit, qui sonne un peu comme L’Au-delà , énergique destroy.
Je songe que le concert entier -l’un de ses plus grands concerts- est un hommage à l’histoire de cette salle : tout le Bataclan, tour à tour café concert pour romances, dancing, puis salle de spectacles…
Il y a quelque chose de l’ordre d’une fêlure de l’air du temps chez Murat, qui lui va bien, ici et maintenant, l'énergie du désespoir à faire musique, accrochée aux murs, Murat, improvisant, remercie avec poigne le public de l’aider à continuer son chemin de chant.
Hervé Pizon (http://blogs.myspace.com/hervepizonmusic)
Cours ordinaire Tour