Les avis sur ce concert

J'ai un peu traîné les pieds pour aller voir notre Jean-Louis à Salives (Côte-d'Or). Peur d'être déçu comme aux derniers concerts.

Pas franchement emballé par le début, besoin d'être un peu plus surpris que ça. Si le plaisir monte sur "Brûle-moi" en quatrième chanson, la grâce arrive avec "Ami, amour, amant" : enfin l'interprète met son cœur et sa voix à nu et l'émotion nous envahit : un moment de grand bonheur.

Le reste du concert oscillera de même entre routine et fulgurance : un "Caillou" assez cacophonique et bâclé pour un "Yes Sir" intensément vécu et poignant, un "Si je devais" relativement inutile pour un voyage intérieur habité avec "Comme un incendie", un "Taormina" de trop pour un royal "Royal Cadet" (quel plaisir !).

"L'examen de minuit" pour finir, joli clou d'un beau spectacle où il nous a fallu endurer quelques chansons peu inspirées mais très vite oubliées par des moments d'émotion intense devenus rares sur ces dernières tournées.

Jérémie

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A la source de la Tille en des eaux jaillissantes -aqua saliva- à l’écume de l’amour, des baisers et des larmes, médiévale allongée au creux du vallon vert là où les buissons d’aubépines blanches sont gonflés de cette sève de mai : Murat en concert à Salives, vendredi 22 mai.
Murat, à entendre du donjon la douce complainte, troubadoure alerte en échos lointains toujours réinventés, bruissements du chêne doré perché sur le muret à côté de L’abreuvoir, petite salle de 200 places plantée dans le corps d’un bâtiment ancien, cet écrin qui sied si bien à Tristan. Ballades sombres ou lumineuses, salive mêlée à la terre dont la rare “ami, amour, amant.”
Et drôle en parenthèses à inventer chanter le tube de l’été “grossen grut” sur disco belge, pour ne pas “s’auto-déprimer” ; Murat monte en puissance, le jaguar donne le ton, en verve, féroce, mutin enragé contre la fabrique des sots, du faux, les purins d’idéaux et le facteur : “le cours ordinaire des choses me va comme un incendie.”

Hervé