Le matelot
tu n'aimes plus mon impatience
tu n'aimes plus mes défauts
tu n'aimes plus mon exubérance
Dieu quelle cacophonie
où est passée la voix du ténor
où est la mélodie
quelle fièvre quelle vengeance
a fait de ta mémoire son lit
tu n'aimes plus même mes silences
mon masque grave t'ennuie
nous n'avons plus la même patience
pour les mêmes ennemis
aux mêmes jours la même errance
Dieu quelle tragédie
quelle envie quelle indécence
nous jette en amour comme maudits
je suis toujours quoi que tu penses
toujours ton matelot
je n'ai que toi quand ça balance
quand ça tangue un peu trop
range au fourreau ta méfiance
est-il utile de dire les mots
quoi retourner à Florence
prendre le contrôle de ta peau
viens ma vie viens clémence
j'attends roc de cussau
viens de cette même nonchalance
qui sait toujours me mettre ko
où est passée la romance
où est le matelot
dieu sait que ton fer de lance
est planté assez profond dans ma peau