Avril
En estuaire d’avril au vent mauvais,
Viennent la houle et ses baisers.
En estuaire d’avril le jour est long
Qui nous sépare de la mousson.
Vous verrais-je (aux Bourdeaux ?) fin de saison
Quand vient l’eau douce à vos tétons.
Ma gorgerette d’eau, mon doux baiser
Tous à la mer, en vérité.
Dans mes transports de très longue durée
Toujours vers vous, je viens rĂŞver.
Mon estuaire d’avril, mon adorée
Mon turlupin, mon épousée.
Que ta large ouverture paraît sans fond,
Toujours Ă cru sur mon bourdon.
Allant dans ce mortier comme un pilon
Quand vient le temps de la mousson.
Vous qui faîtes merveille en agitant
Comme un jouet dedans le vent.
Tout nous mène au caractère folichon,
Tout nous masturbe les tétons.
Connaissez-vous si gente chérubine,
Aussi habile, aussi câline ?
Vous qui allez fringuer près de Cournon,
Pauvres amis, au bonheur des cons.
Non il n’y a pas d’égale beauté
Mon estuaire, mon adorée.
Au bord du cimetière ébranle-moi,
Mon estuaire je suis Ă toi.
Quand l’artilleur de Thiers en garnison
RĂŞve de fesse et de toison.
Sachez bien qu’il ira, en vérité,
Au bord de mer, pour vous baiser !